C'est une horreur
Me résignant à quitter mon foulard carcinomatique et à montrer mon début de chevelure foisonnante (hem), j'ai commencé à me dire que quand même, c'est bin triste tout ça, et plutôt grisâtre. Vouiche : je suis ce qu'on appelle blond foncé, mais du genre cendré. Et quand en plus ça s'agrémente de quelques cheveux blancs, je vous raconte pas comment c'est trop gai ce casque blond grisâtre sur ma pôvre tête.
Alors, dans un grand élan consumériste et capillaire, hier, au supermarket, je me suis arrêtée devant le rayon teinture pour les cheveux. Vraiment dans un élan, hein, parce que sinon je serais sagement allée chez mon fournisseur bio préféré pour me trouver une teinture super naturelle qui n'abime pas ma petite tête fragile ni mes petits chwoueux fins et qui en plus n'aurait pas été fabriquée par des petits enfants chinois au milieu de vapeurs toxiques qui les auraient fait mourir prématurément d'un cancer après avoir provoqué des mutations génétiques affectant les générations futures.
Ok, j'ai acheté une teinture normale, juste avec pas d'ammoniaque parce que il parait que ça abime les cheveux. Et déjà que j'en ai pas beaucoup, j'ai pas envie de les ruiner.
J'en étais à inspecter les 15.000 marques et modèles différents, et j'avais déjà un peu mal au crâne à ne pas savoir pas quoi prendre. Et puis dans un grand élan de courage, j'en ai finalement pris un qui avait une couleur proche de mes vrais chwoueux en me disant qu'après tout, si je ratais tout, je n'aurais qu'à me raser le crâne et remettre mes foulards et ma perruque.
Hier donc, en regardant Eragon à la téloche avec mes aînées, j'ai déballé le machin et j'ai commencé à me tartiner les mèches pendant que la princesse Machine devenait toute verdâtre parce que le méchant (qui était plus beau quand il faisait un strip-tease dans the Full Monty) l'avait empoisonnée avec son gros ongle tout sale.
Au bout d'un moment, alors que je commençais déjà à trouver que cette teinture chauffait vachement le crâne, j'ai vu une bouteille du genre inemployée et je me suis demandée à quoi elle pouvait servir. Révélateur de couleur, qu'y avait marqué dessus. Révélateur, révélateur, ça voudrait dire que tant que je me suis pas mis ce machin sur la tête, y a pas de couleur ??? Intriguée, je relis la notice et ne vois pas mention de ce machin. Je finis pas retourner le papier, et oh bin dis ! La crème dont je me suis méticuleusement tartinée la tête devait être vidée et mélangée dans cette fameuse bouteille. C'était en fait l'étape 1, pour les gens qui savent se servir correctement d'un mode d'emploi. Alors en urgence, je me shampouine avec le révélateur en frottant bien pour que même si c'est trop tard, ça se mélange quand même avec la crème colorante.
Je passe 20 minutes passablement angoissée, et avec une forte sensation de brûlure sur le cuir chevelu qui me fait me demander si c'était vraiment une bonne idée et si ça ne va pas plutôt faire tomber mes cheveux... et finis par courir au lavabo rincer tout ça avant la demi-heure préconisée tant j'ai l'impression qu'ils sont en train de se dissoudre... ;-)
Là-dessus, fatiguée, Eragon finissant, je choisis d'aller me coucher...
Je passe une bonne nuit sans penser à mes cheveux.
Ce matin j'émerge aux aurores, genre 10h, et je traîne mes savates fatiguées jusqu'à la cafetière. D'un seul coup je me souviens que j'ai changé de couleur de cheveux : je cours à la salle de bain qui dispose d'un grand miroir et d'une belle lumière du jour. Et là, je vois...
Que vois-je ?
Hein ?
Eh bien vous n'en saurez rien.
Enfin je peux décrire : mes cheveux sont ORANGES
enfin presque.
Je ressemble à un Plastic Bertrand rouquin, mais ménopausé et obèse. (Plastic Bertrand parce que les cheveux de devant, au lieu de bouclicoter gentiment sur le haut de mon crâne, ont décidé justement aujourd'hui de se dresser verticalement, histoire de bien montrer leur nouvelle couleur).
C'est un désastre.
Vous n'en saurez rien, effectivement, parce que j'avais l'idée de placer une photo de ma nouvelle et exquise rouquinitude, mais après une enquête d'une demi-heure suivie d'un "QUI a pris mon lecteur de carte photo ???", suivi d'un petit "moi !" apeuré, suivi d'un "ramène-moi ça tout de suite, rogntûdjûuUUU !" rugissant, suivi d'une demi-heure à trifouiller des câbles Usb puis d'une autre demi-heure à essayer vainement de faire apparaître un lecteur amovible sur mon explorateur de disque, J'ABANDONNE. Tout ça pour rouquiniser sur le ouaibe ? Bah tant pis. Vous pouvez vous contenter, non ?
Allez, bon dimanche ...!