Ma copine Fofi
Ca fait un moment que sur ce blog j'évoque ma copine Fofi.
Genre :
- ma copine Fofi vient boire un café à la maison (mais on peut constater qu'elle ne boit pas que ça);
- j'ai fumé une clope avec ma copine Fofi ;
- ma copine Fofi me disait que... ;
D'aucuns diront que ma copine Fofi est passablement omniprésente.
Eh bien oui. Makopinfofi habite près de chez moi, ce qui, vu le trou où j'habite est tout de même assez remarquable, pour une copine. De plus, Makopinfofi a des enfants qui ont quasiment l'âge des miennes et qui sont devenues copines, sur 2 tranches d'âge. Ce qui est particulièrement spectaculaire.
Makopinfofi est un don du ciel : c'est le genre de copine qui débarque l'air de rien à la maison les jours où ça va archi-mal, et qui les jours de crises a même une cigarette à me donner, ce qui est très important. D'autre part, c'est une personne particulièrement gentille, drôle et cultivée. Je n'en dirai pas plus parce que Makopinfofi prend de mes nouvelles sur ce blog (vu qu'on ne se voit presque qu'une fois par jour, il est normal que dans l'intervalle elle se renseigne sur le net), et qu'à ce train-là elle va devenir prétentieuse, ce qu'elle n'est pas du tout par nature.
Makopinfofi a tenté de me rassurer quand j'avais une boule dans le sein, a gardé mes filles pendant que je recevais mon verdict, m'a emmené au cinoche pour oublier un peu mon cancer (pas de bol, c'est tombé sur l'histoire d'une femme qui chope un cancer et qui meurt à la fin ! mais c'était très bien quand même - drôle, surtout - c'était "dans la tête de Maman"), m'a écouté pendant des heures lui raconter mes effets secondaires de chimiothérapie en ayant l'air intéressée, m'a regardé plein de jours me tartiner les ongles de vernis rouge foncé, est gentiment allé pêcher mon bonnet le jour où il a quitté ma tête chauve pour couler au fond de la piscine un jour où j'ai eu la mauvaise idée de plonger, a supporté de très bruyants masticages de chewing-gum en pleine nuit, m'a supportée en vacances, enfin bref, je ne sais pas ce que je ferais sans Macopinfofi.
Je ne compte plus le nombre de services que Makopinfofi m'a rendus, je ne compte plus ces heures passées à m'écouter raconter des conneries.
Mon cancer sans Makopinfofi aurait été beaucoup moins drôle. Je crois bien que je me serais gravement ennuyée pendant ces mois de traitement.
S'il fallait remettre une médaille de mérite, ou une coupe de champion, ou une palme académique, il faudrait que ce soit à Makopinfofi qui est quand même une championne toutes catégories de la gentillesse et de l'intelligence confondues.
Et même pas chiante avec ça.
Alors voilà, aujourd'hui je me fends d'un hommage à cette grande Dame sans qui le monde ne serait pas ce qu'il est, que son nom soit béni jusqu'à la 28ème génération.